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Titre du blog : Marina
Auteur : Marina-83
Date de création : 15-03-2021
 
posté le 27-05-2021 à 10:18:35

marina (45).

 

 

 

Ma mutation en gastéropode ramolli

à cause de la perversité de Marina...

 

 

Naïvement je répondis :

- Et alors, si ce bon à rien de Léonard fréquente les putes, c’est son affaire !

Marina me regarda comme si j’étais un élève débile multi-redoublant et elle tenta alors de m’expliquer avec des mots simples (déformation professionnelle) le lien qui existait entre lui et moi.

- Tu sais, le mois dernier lorsque je t’ai sucé dans le labo, Léonard venait juste de me quitter…

Bien sûr, je présageais le pire. Elle continua :

- Léonard avait éjaculé dans ma bouche et je n’avais pas eu le temps de tout avaler…

Je me souvins alors que ce jour-là, j’avais trouvé la salive de Marina, particulièrement gluante. Mon gland non protégé avait pataugé quelques minutes dans le sperme de Léonard. Je ne pus m’empêcher de crier :

- Mais tu es une truie !

Cette insulte, sembla l’exciter et elle mit sa main sur ma braguette. Je la repoussais assez brutalement en combattant une nausée qui s’insinuait insidieusement dans mon estomac et dans mon cerveau.

Et je quittais le labo, l’esprit aussi tourmenté que celui d’un futur condamné à mort.

Un test VIH ? Comme elle y allait cette garce. Je n’avais pas l’intention d’en faire un, j’étais certainement la réincarnation d’une autruche, sûr d’être contaminé, j’essayais d’estimer le nombre d’années qui me restait encore à vivre.

Chez moi, mon moral oscillait, au fil des heures, entre gros temps et avis de tempête, autant dire que je me transformais en coquille de noix ballotée dans les flots impétueux de l’angoisse aussi sinistre qu’un train qui déraille.

Je savais que dans cette maladie, le SIDA, le mal prenait son temps et que je pouvais même attendre plusieurs années avant qu’il ne se révélât. Un test aurait pu me rassurer ou bien me détruire, c’est pourquoi l’ignorance me convenait plutôt, elle me permettait de m’accorder un sursis sans symptômes.

J’examinais quand même ma peau au moins dix fois par jour pour détecter l’apparition du moindre bouton suspect, ou de lésions inhabituelles. Bref je n’étais pas tranquille et je maudissais cette Marina de malheur qui m’avait entraîné dans ses fumeuses turpitudes.

Je me transformais en ascète fuyant la bagatelle, une sorte d'escargot décérébré, sans volonté. Je me réfugiais dans ma coquille qui semblait me protéger des dangers extérieurs et des louves friandes de la chair savoureuse des mollusques dépressifs, des gastéropodes ramollis...

    

 

A suivre